Page:Villey - Les principes des moteurs thermiques, 1935.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
60
J. VILLEY.

autour de son axe de révolution. Dans l’épaisseur de ce disque, perçons des ajutages, d’axe rectiligne, orientés suivant les tangentes à des hélices régulièrement disposées sur un cylindre de révolution coaxial au cylindre de découpage du disque. La chute de pression dans ces ajutages s’y accompagne de la production d’énergie cinétique, obliquement orientée, et de réactions sur les parois qui fournissent un couple moteur.

Dans tous les cas, et sans qu’il soit besoin d’analyser le détail des efforts exercés par action cinétique ou par réaction dynamique, la résultante motrice globale sur l’aubage en translation est obtenue immédiatement en appliquant le théorème des quantités de mouvement, en projection sur la direction de translation, au système mécanique constitué par la masse fluide qui remplit, à un instant donné, l’aubage considéré. La formule ainsi obtenue n’exige même pas l’hypothèse d’un écoulement sans décoordination.


23. Écoulements permanents et périodiques. — L’étude mécanique et thermodynamique des écoulements fluides devient relativement simple dans le cas des écoulements dits permanents caractérisés par ce fait que, en chaque point (x, y, z) du système de référence par rapport auquel on étudie l’écoulement, la pression, le volume spécifique, la température et la vitesse du fluide restent invariables en fonction du temps[1].

De l’invariabilité en direction de la vitesse en chaque point, il résulte que les particules fluides suivent des trajectoires géométriquement immuables, et constituent des filets de forme permanente.

Les caractères du mouvement permanent sont incompatibles avec l’existence, au contact des filets, de parois mobiles capables d’échanger du travail avec elles. C’est évident dans le cas du piston à mouvement alternatif, et nous l’avons reconnu également dans le cas des aubages de turbine qui se substituent les uns aux autres.

Considérons le filet fluide permanent limité par un tube de courant, c’est-à-dire par les trajectoires qui passent par tous les points d’une petite ligne fermée dessinée dans le fluide. Soient A et B deux sections planes quelconques de ce filet, perpendiculaires à la trajectoire moyenne : elles sont traversées simultanément par des masses

  1. Cela exige aussi que, s’il y a des échanges de chaleur, ceux-ci correspondent à des flux de valeur invariable en chaque endroit.