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Page:Villey - Propriétés générales des fluides moteurs.djvu/10

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JEAN VILLEY.

Dans ce cas, nous serions en dehors de l’étude actuellement envisagée, c’est-à-dire celle des états homogènes du fluide considéré.

Pour rester dans les limites de cette étude, nous supposerons le piston maintenu de telle manière qu’il soit juste en contact avec le liquide, celui-ci remplissant exactement le volume ainsi délimité.

Quel sera l’effort minimum nécessaire pour maintenir ainsi le piston au contact du liquide sans exercer sur celui-ci d’effort de compression ? Il correspondra évidemment au bombardement par celles des molécules qui forcent la barrière de cohésion. Pour une température assez basse, et un liquide à forte cohésion, on constatera donc une pression pratiquement nulle. La pression croîtra évidemment avec la température, qui règle la proportion des molécules capables de se libérer de la cohésion ; elle ne dépendra d’ailleurs que d’elle, puisque l’on n’exerce aucune contrainte sur le liquide lui-même, laissé libre de prendre le volume spécifique normal que lui assigne la température On a donc, dans ces conditions, qui est un cas particulier de étant lui-même une fonction définie de que nous écrirons

Mais, s’il est impossible[1] d’amener à des valeurs supérieures à cette valeur naturelle, définie par la nature des molécules (loi des forces attractives de cohésion) et par la température (effort de gonflement par agitation thermique), on peut l’amener à des valeurs inférieures en exerçant sur le piston des efforts plus grands que ceux qui correspondent à Dans ce cas, à la pression qui relevait encore du mécanisme du bombardement thermique, s’ajoute un autre terme dû aux forces permanentes de répulsion qui s’exercent entre les molécules lorsque l’on abaisse leurs distances mutuelles au-dessous de celles qui correspondent au volume spécifique naturel

Malgré l’agitation thermique des molécules, ce nouveau terme de pression, qui croît très rapidement en fonction de la diminution imposée à a beaucoup plus d’analogies avec les réactions élastiques d’un empilement de balles de caoutchouc, qu’avec la pression d’un

  1. On arrive quelquefois à soumettre un liquide à de véritables tractions grâce à la cohésion qui s’exerce entre lui et la paroi solide. Mais un tel résultat ne peut être obtenu, exceptionnellement, que grâce à des précautions extrêmes dans le nettoyage, et seulement pour des valeurs assez faibles de la pression négative ainsi réalisée.