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JEAN VILLEY.

Au contraire, sur les perpendiculaires au plan élevées tout le long du segment de droite m1m2, il n’y a pas de point de la surface caractéristique. Pour achever de se représenter la configuration qui en résulte, il faut étudier la forme des lieux géométriques des points m1 et m2 lorsque la température varie.

La longueur Am1 va en augmentant (très lentement d’ailleurs, au moins tant que l’on est encore assez loin de la température critique définie ci-après) : c’est la dilatation thermique du liquide. La longueur Am2, qui représente le volume spécifique de la phase gazeuse, diminue au contraire, et ses variations sont beaucoup plus rapides et beaucoup plus importantes en valeur relative. Cela se.comprend facilement, car la proportion des molécules qui forcent la barrière de cohésion est déterminée par l’excès de leur énergie cinétique moyenne au-dessus d’un certain seuil défini par le travail nécessaire pour vaincre les forces de cohésion ; elle augmente donc beaucoup plus vite, en fonction de la température, que n’augmenterait le nombre des chocs des molécules gazeuses (proportionnel à leur vitesse moyenne) si la phase gazeuse restait à densité constante : l’équilibre statistique exige de ce fait une augmentation rapide du nombre de molécules présentes par unité de volume dans la phase gazeuse.

Lorsque la température atteint une certaine valeur qu’on appelle la température critique du fluide considéré, l’énergie cinétique d’agitation des molécules devient telle que les forces de cohésion ne sont plus jamais capables de les retenir agglomérées les unes aux autres, sous la forme que nous appelons liquide. On pourra alors augmenter indéfiniment le volume du fluide depuis sa plus petite valeur possible sans jamais voir se produire d’hétérogénéité. La longueur du segment m1m2, qui diminuait progressivement lorsque croissait sans dépasser est donc devenue nulle ; les deux points m1 et m2 et sont venus se réunir en un même point c de la droite , la valeur correspondante du volume spécifique est la limite commune des volumes spécifiques et des deux phases en équilibre hétérogène.

Les deux branches de courbe qui constituent, sur le plan horizontal les lieux géométriques de m1 et m2 de se raccordent l’une à l’autre au point c, où elles sont toutes les deux tangentes à la droite