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JEAN VILLEY.

rature T. les degrés de sursaturation réalisables ne peuvent pas dépasser un certain maximum représenté, sur la figure 3, par le rapport et le lieu du point lu est la projection (sur le plan p, T) de la frontière extrême de cette bande.

Si, au cours d’une évolution imprimée à une masse gazeuze homogène (par exemple une détente adiabatique suffisamment poussée) en l’absence de tout centre de condensation préalable, le point figuratif vient rencontrer cette frontière, la condensation se produit spontanément. Il est vraisemblable que les centres d’hétérogénéité indispensables pour localiser la naissance des gouttelettes sont alors créés par des rencontres multiples simultanées de molécules que rend moins rares l’augmentation du nombre de molécules présentes par unité de volume.


8. Faux équilibres stables. — Cette observation conduit à conclure que la frontière extrême des sursaturations possibles ne saurait être définie de façon précise, puisqu’elle est liée à des considérations de probabilité. La condensation spontanée devient de plus en plus probable à mesure que la sursaturation est plus accentuée ; il doit donc y avoir une lisière dans laquelle elle se produira plus ou moins rapidement suivant la valeur du degré de sursaturation. Toutefois, lorsque celle-ci n’est pas trop élevée, les faux équilibres ainsi réalisés se présentent pratiquement comme absolument stables. Cette stabilité s’explique d’ailleurs très bien par des considérations relatives à l’influence du diamètre des gouttelettes liquides que nous n’avons pas encore fait entrer en ligne de compte.

La tension maxima de vapeur p = <p(T) que nous avons envisagée jusqu’ici correspond en effet à l’équilibre statistique des échanges entre la phase gazeuse et une phase liquide normale, c’est-à-dire dont la surface libre a un rayon de courbure très grand vis-à-vis de l’épaisseur de la couche de passage altérée superficielle qui est le siège de la barrière de cohésion en même temps que des tensions capillaires. Si la surface libre est au contraire convexe, avec un rayon de courbure très petit, entre elle et son plan tangent en un point A il manque une fraction non négligeable des molécules liquides qui, dans le cas de la surface plane, contribuent à fournir en A la résultante attractive des forces de cohésion. Les molécules