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JEAN VILLEY.

sur conduiraient à des erreurs relatives très grandes si était très petit.

Les chaleurs spécifiques les plus fréquemment envisagées sont les chaleurs spécifiques à pression constante et à volume constant. On peut les désigner sous le nom de chaleurs spécifiques principales.

Les chaleurs spécifiques sont négatives pour les évolutions orientées dans l’angle aigu que font l’isotherme et l’adiabatique du point considéré (en projection sur le plan ).

Pour un liquide, c’est seulement dans des cas exceptionnels, comme ceux des presses hydrauliques ou des sondages sous-marins profonds, que l’on a à envisager des états homogènes nettement éloignés de la courbe de saturation.

La détermination des chaleurs spécifiques du liquide en un tel état est très difficile, parce que l’on n’arrivera pas, par suite des très petites valeurs des variations de volume à réaliser, à régler avec précision l’évolution particulière que l’on prétend suivre. Les isothermes étant très voisines des verticales (au moins lorsqu’on est assez loin au-dessous de la température critique), toute tentative de mesurer la chaleur spécifique à volume constant serait particulièrement vaine, d’après la remarque qui a été faite plus haut : le réglage de haute précision qu’elle exigerait pour la constance du volume apparaît d’autant plus difficile que les enceintes solides avec lesquelles on prétendrait le réaliser, ont des dilatations thermiques et mécaniques[1] du même ordre de grandeur que celles des liquides à étudier.

Mais ces difficultés nous intéressent peu, car, dans les moteurs à vapeur, nous aurons toujours à considérer l’eau en équilibré avec sa vapeur. C’est donc seulement la chaleur spécifique le long de la courbe de saturation dont nous avons à faire usage, et sa mesure est facile, car cette évolution particulière se réalise spontanément, sans qu’il y ait aucune précaution à prendre pour cela, à la seule condition qu’une partie, fût-elle très faible, du volume du récipient dans lequel le liquide est enfermé en équilibre, soit occupée par la phase vapeur.

Dans la chaleur que l’on fournit à cet ensemble pour élever sa température de il y a en réalité trois parties : la chaleur fournie à l’eau pour l’échauffer de (c’est elle qui nous intéresse), la cha-

  1. Déformations élastiques.