Page:Villey - Propriétés générales des fluides moteurs.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
41
PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES DES FLUIDES MOTEURS.

surface, on pourra être amené à étudier de préférence telle ou telle fonction calorimétrique qui s’y présentera plus commode.

La fonction ainsi étudiée sera en général l’une des valeurs spécifiques, c’est-à-dire la valeur de [1] correspondant à tel genre de déplacement particulier que l’on aura choisi sur la surface, par exemple : à pression constante, ou à volume constant, ou le long de la courbe de saturation (lorsque le point de départ est sur la frontière des états homogènes), etc. Il est à noter toutefois que deux types de déplacement sont exclus a priori : l’évolution adiabatique[2] et l’évolution isotherme, auxquelles correspondent, pour la chaleur spécifique, des valeurs limites exceptionnelles connues d’avance : zéro et l’infini. Il est d’ailleurs évident que l’on ne saurait tenter de mesurer une chaleur spécifique sans fournir de chaleur ou sans produire de variation de température.

Pour avoir quelque précision dans la mesure, il faudra éviter d’opérer sur une évolution très voisine de l’isotherme, parce que la moindre erreur d’orientation d’une telle courbe, en la rapprochant de l’isotherme, provoquerait des variations très grandes de la chaleur spécifique correspondante (laquelle augmente indéfiniment quand on arrive à l’isotherme).

La même restriction se manifeste sous un aspect un peu différent, si l’on note que la chaleur spécifique à est le coefficient de dans l’expression de en fonction de et pour que deux variables et assurent une définition un peu précise des différents états du fluide, il importe que les courbes et ne se coupent pas mutuellement sous des angles extrêmement faibles, qui laisseraient beaucoup d’incertitude sur la position exacte de leur point d’intersection.

Par ailleurs, on devra aussi en principe éviter des évolutions très voisines de l’adiabatique, car les erreurs absolues de mesure faites

  1. Calculée pour l’unité de masse ou, le cas échéant, pour la masse moléculaire.
  2. Il ne saurait ctre question de mesurer une chaleur spécifique le long d’une adiabatique ; mais il est à noter que, pour déterminer les propriétés thermodynamiques d’un fluide, on peut, aux mesures de chaleurs spécifiques, substituer des mesures d’élasticité adiabatique (M. Brillouin, Ann. Chim. et Phys., t. 18, 1909, p. 191.