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Page:Villiers de L'Isle-Adam - L’Ève future, 1909.djvu/216

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hauts comme des bouchons de Médoc, ― des semelles finissant sous le coude-pied et trompant l’œil, par ainsi, quant aux dimensions réelles des extrémités infâmes, ― des morceaux de liège simulant une cambrure, etc.

― Voici l’apprêt du sourire ingénu, malin, câlin, céleste ou mélancolique, l’inspirateur des enchantements et des expressions « irrésistibles » du visage !

Et il montrait un grossissant miroir de poche, où la danseuse étudiait, à une ride près, les « valeurs » de sa physionomie.

― Voici la senteur saine de la Jeunesse et de la Vie, l’arome personnel de cette fleur animée !

Et il plaçait, délicatement, comme des spécimens, auprès des fards et des crayons, des fioles de ces huiles puissantes, élaborées par la pharmaceutique pour combattre les regrettables émanations de la nature.

Voici, maintenant, de plus sérieux flacons provenus de la même officine : leur odeur, leur teinte iodurée, leurs étiquettes grattées nous font pressentir quels bouquets de Ne m’oubliez pas la pauvre enfant pouvait offrir à ses préférés.

Voici quelques ingrédients et quelques objets, de formes au moins bizarres, dont, par déférence pour notre chère Hadaly, nous tairons l’usage probable, n’est-ce pas ? ― Ils révèlent que cette naïve créature était quelque peu versée dans l’art de réveiller d’innocents transports.

Et, pour clore, ajouta Edison, voici quelques échantillons d’herboristerie dont les vertus spéciales sont très connues ; elles nous attestent que