Page:Villiers de L'Isle-Adam - L’Ève future, 1909.djvu/247

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dont les deux parties, s’ouvrant en dessous, jouent à l’aise en un centre ou moyeu d’acier. Une extrémité en est solidement rivée à la scission dorsale interne de l’armure, ― c’est-à-dire, au-dessus de la ceinture de flexibilité ; ― l’autre, au bord antérieur interne de chaque jambe.

L’Andréïde étant étendue, les deux bielles se trouvent, en ce moment, pliées, sur leurs centres, en angle aigu, ― et cela dans la partie de son corps qui est divinisée en la Vénus Callipyge. Notez que le moyeu d’acier, qui forme la pointe de l’angle, est plus bas que les deux extrémités des bielles.

Vous remarquez ces deux solides entrecroisements d’archals, qui tirent le dos intérieur de l’armure, depuis la hauteur des poumons, ― et qui aboutissent, chacun, au point où la partie antérieure des bielles se soude à chaque jambe.

Là, ces archals forment torsade et celle-ci glisse, en nœud coulant, sur l’avant de la bielle.

Lorsque l’armure est close, ces barres pectorales en acier, convexes, adaptées en manière de système costal au devant interne de l’armure, surtendent et retiennent ces deux entrecroisements, en les isolant de tous les autres appareils à travers lesquels ils passent sous les phonographes.

Au fond, c’est, à peu près, le processus physiologique de la démarche humaine, et, pour être plus occultes en nous, ces moyens de locomotion ne diffèrent des nôtres que dans leur seule apparence à nos yeux. Qu’importe, d’ailleurs ! pourvu que l’Andréïde marche ?

Les entrecroisements de ces fils d’acier suffisent