Page:Villiers de L'Isle-Adam - L’Ève future, 1909.djvu/257

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

poids d’UN SEUL CENTIMÈTRE de mercure de plus que n’en représente le niveau intérieur de chaque buire. L’arc s’efforcerait donc de les ramener de ce centimètre de plus vers la partie supérieure de la cavité illiaque s’il n’était maintenu, tendu à la seule hauteur du poids du niveau du mercure, par cette petite ganse d’acier que le glissement de la buire rencontre à cette hauteur même sur les parois de la cavité.

Ainsi la légère tension de l’arc demeure constante, grâce à cet obstacle. L’adhérence latérale du disque supérieur de chacune des deux buires à la ganse d’acier est donc parfaite lorsque le niveau du vif-argent qu’elles contiennent est égal en ces deux récipients.

Or, à chaque mouvement de l’Andréïde, ce niveau flottant change et oscille, l’étrange métal se trouvant en état de fluctuation perpétuelle de l’une à l’autre des buires, grâce aux deux tubulures, ― lesquelles, à la moindre inclinaison de côté ou d’autre, précipitent un poids excédant de vif-argent dans la buire du côté dont l’équilibre est sur le point de se rompre.

Le sinueux vaisseau de platine, cédant et glissant, sous ce surcroît, dans la paroi qui moule sa forme, force, de plus en plus, la tension de l’arc. Cette irruption du vif-argent dans le côté où penche l’Andréïde amènerait une chute encore plus rapide de ce côté même, si la pointe conique de la buire métallique, dès le second centimètre d’exhaussement de son niveau de mercure, ne rencontrait, en cédant, sous ce poids, et en se désisolant par cela même, le courant dynamique. Celui-ci, venant