tout l’énoncé de la Bonne-Nouvelle ! Le timbre archangélique de la Salutation, dilué, par les siècles, dans les angelus ! le Sermon sur la Montagne ! le « Salut, maître ! » (Salëm, rabboni, je crois), du jardin des Oliviers ― et le bruit du baiser de l’Is-Karioth, ― l’Ecce Homo du tragique préfet ! l’interrogatoire chez le Prince des prêtres !… tout ce procès, enfin, si judicieusement révisé, de nos jours, d’ailleurs, par ce subtil maître Dupin, président de l’Assemblée française, en un livre aussi disert qu’opportun, dans lequel l’illustre bâtonnier relève si savamment, au seul point de vue du Droit de l’époque, et dans l’espèce, chaque vice de procédure, omissions, étourderies, quiproquos et négligences dont Ponce-Pilate, Caïphe et le fougueux Hérode-Antipas se rendirent juridiquement répréhensibles, au cours de cette affaire.
L’électricien médita quelques instants sans parler.
― Il est à remarquer, reprit-il, que le Verbe divin semble avoir fait peu d’état des côtés extérieurs et tangibles de l’écriture et de la parole. Il n’écrivit qu’une seule fois ― et, encore, sur la terre. Sans doute n’estimait-il, dans la vibration du mot, que cet insaisissable au delà, dont le magnétisme inspiré de la Foi peut pénétrer un vocable dans l’instant où on le profère. Qui sait si le reste n’est pas de peu d’importance, en effet ?… Toujours est-il qu’il a permis seulement qu’on imprimât son Évangile, et non qu’on le phonographiât. Cependant, au lieu de dire : « Lisez les Saintes Écritures ! » on eût dit : « Écoutez les Vibrations Sacrées ! » ― Enfin, il est trop tard…