Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/122

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fixés au bord de la mer ?… comme jadis ?… Le bruit des hautes vagues… les jours d’orage…

— La mer, cher étranger ? dit Daphnis : c’est que nous n’ignorons pas qu’un gros câble en aniaise, d’un bout à l’autre, l’immensité bien surfaite. — Il suffit, vous le savez, d’y verser un ou deux barils d’huile pour en apaiser les plus hautes vagues à près d’une lieue de ronde. Quant aux éclairs de ses « orages », du moment où, du centre d’un cerf-volant, on peut les faire descendre dans une bouteille, — la mer, aujourd’hui, ne nous paraît plus si… naturelle.

— En tout cas, dit M. C**, les montagnes restent, pour les âmes élevées, un séjour où le calme…

— Les montagnes ? répondit Daphnis, lesquelles ? Les Alpes, par exemple ? Le mont Cenis ?… Avec son chemin de fer qui le traverse, de part en part, comme un rat, — et qui, de sa vapeur, enfume, comme un fétide encensoir ambulant, les plateaux jadis ver-