Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/123

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doyants et habitables ?… Les trains express parcourent, du haut en bas, les montagnes, avec des roues à crans d’arrêt. — Ce n’est plus… naturel, ces montagnes-là !

Il y eut un moment de silence.

— Alors, reprit bientôt M. C**, résolu à voir jusqu’où tiendraient les paradoxes de ces deux élégiaques amants de la Nature, — alors, jeune homme, que comptez-vous faire ?

— Mais… y renoncer ! s’écria Daphnis : — suivre le mouvement ! Et, pour vivre, faire, — par exemple… de… la politique, si vous voulez. Cela rapporte beaucoup.

À ce propos, M. C** tressaillit et, réprimant un éclat de rire, les regarda tous deux.

— Ah ! dit-il ; vraiment ?… Et, si je ne suis pas indiscret, que voudriez-vous être en politique, monsieur Daphnis ?

— Oh ! dit tranquillement Chloë, toujours d’une exquise voix doctorale et terre à terre, puisque Daphnis représente, en soi, le parti des ruraux mécontents, bel étranger, je lui