Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/160

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geur… J’ai passé ma vie en rêves !… Vous m’avez fait du bien, tout à l’heure… Vous m’avez fourni le dernier ! Les rêves !… C’est si beau… Mais… en errant par les rues, toutes les nuits, dans une capitale… on trouve parfois… de quoi presque les réaliser !… L’habitude seule fait qu’on dédaigne… cela ! — Pourtant… si l’on est sobre, attentif, bon placeur de trouvailles… on devient,… riche — avec les années !… Regardez !

Et, d’un pénible effort, du bout de son crochet tranchant, qui sembla rayonner comme un spectre entre ses phalanges décharnées, il fendit la toile de son grabat. Des billets, en liasses pressées, des pierreries, des rouleaux d’or apparurent.

À leur vue, il eut, au fond des yeux, comme la brusque flamme d’une lampe qui va s’éteindre.

— Ah ! que de fois… au petit matin… rentrant ici… que de fois — en touchant, en palpant ce trésor sur cette lamentable