Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/161

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paillasse, j’ai vécu des minutes merveilleuses… Pouvant incorporer mes rêves, je les possédais comme réels…

La mort oppressait l’effrayant pauvre : il parut se hâter.

— Puisque vous en êtes digne, je vous fais mon héritier. Seulement, — ne voyez plus vos deux amis ; ils s’appellent du temps perdu. — Maintenant… au revoir !… Il y a là près d’un demi-million… Quand vous m’aurez fermé les yeux, prenez cela, mon fils !… et continuez mes rêves !… moi, — je… m’éveille.

Un tressaut le secoua ; son corps se raidit ; il retomba rigide.



Aujourd’hui le poète Alexis Dufrêne, ayant su quintupler en quelques mois son héritage en opérations financières des plus solides, habite dans l’Inde, en plein Népaul un château-palais, sis au centre d’une propriété des Mille et une Nuits. Oublieux, même