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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/249

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Et ce fut un texte inconnu des générations.

C’était une éruption d’images où des pensées se symbolisaient en grands éclairs, — et la voix oublieuse de l’heure de la nuit sonnait, vibrante, profonde, mélodieuse ! Un ange passa dans l’inspiration, car il semblait que l’on distinguât des frémissements d’ailes dans les mots sacrés qu’il proférait. Et les cimes des arbres de l’Eden s’illuminaient d’aurores perdues et le chant matinal d’Ève, priant auprès des premières fontaines, devant l’Adam candide et grave, qui adorait, en silence, — et les reflets bleus du dragon s’enroulant autour de l’arbre défendu, et l’impression de la première tentatrice de notre race, — oh ! cela chantait dans la transfiguration du vieux voyant…

À ces accents dont le souffle venait d’au delà de la terre, les trois femmes en des toilettes de nuit, dans le désordre du premier sommeil quitté, l’une tenant une lampe qu’elles protégeaient de leurs mains contre le