Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/256

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» Nous voici bien réveillés et prêts à l’action ; notre étoile sort, enfin, des nuages ; Allons ! ne nous attardons pas en vaines doléances qui ne ressusciteraient personne ! Vivons avec les vivants. Après le droit divin, le droit humain. Cinq dynasties ont passé, salut à la sixième ! — Depuis dix siècles nous avons fait succéder au cri de deuil le cri d’espérance : — Vive donc le roi ! seulement, le roi raisonnable d’une vraie république, puissante et brillante ! Pourquoi ce front soucieux ?

le duc. — Que de plus dispos que moi demeurent dans la mêlée !

le chevalier. — Plaît-il ?

le duc. — On laisse au soldat blessé le temps d’arrêt nécessaire pour qu’il recueille ses forces.

le chevalier. — Il est des heures où resserrer seulement les rangs doit suffire à soutenir les blessés. Se désintéresser du combat dans ces instants, c’est favoriser