Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/291

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là, tout ce tumulte s’éteignait dans les échos. « Quelle voix me continuera ceci ?… » pensiez-vous. Et vous étiez oppressée…

Le vent, éternel soupir aussi, passa autour de votre visage ; puis il vint me frôler les cheveux et me toucher le front d’un souffle triste et sacré ; j’eus l’impression du Destin.

À ce moment, je crois que nos yeux se sont fermés : quand j’ai regardé la plage vous n’étiez plus là : vous montiez sans doute, appuyée au bras de la personne qui vous avait appelée, les pavés qui mènent à l’auberge de hasard.

Moi aussi, je suis rentré, alors. Et, depuis, je regarde les bougies brûler sur la table.

J’ai l’obsession d’un projet.

Je voudrais analyser le hasard de ce moment perdu ; il me semble que je puis définir ce qu’il y a d’oublié à votre insu, madame, dans le regard sans courage que vous avez jeté sur l’eau et sur la nuit ; enfin, je suis presque persuadé que je saurais vous