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Page:Villiers de L'Isle-Adam - Nouveaux Contes cruels.djvu/292

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expliquer à vous-même ce qu’il y a de profond, de terrible même, dans le très vague soupir qui a gonflé, un instant, votre cœur et vous a fait brusquement fermer les yeux, comme si vous eussiez eu l’impression de la mort.

— Je désire, dis-je, fixer ce moment en écrivant sur sa nature un commentaire inattendu, et l’arrêter ainsi dans son vol vers le passé.

Cependant, madame, puis-je prendre sur moi, sans m’être assuré, tout d’abord, de votre bon vouloir, de vous adresser pareille méditation ?

Si ce dessein vous déplaît, brûlez simplement cette lettre d’un cœur ami et pardonnez l’innocente attention d’un voyageur qui essayait de vous créer un passe-temps.

Si, au contraire, vous pensez ainsi que moi sur ce point, madame, et si vous ne voyez rien d’excessif dans cette idée toute simple, nous supposerons le conte suivant (qui est, d’ailleurs, une réalité). Nous le