Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais nous serons toujours en dépendance, reprit-elle, par cela seul que nous sommes forcés de penser. Il faut croire à la Pensée : nier ceci n’étant qu’une pensée encore. Et c’est pourquoi nous n’avons pas une action, pas une idée, pas un raisonnement, qui n’ait son principe dans la Foi. Nous croyons en nos sens, en notre doute, en notre progrès, en notre néant, bien que cela soit douteux, rigoureusement parlant, puisque rien ne se prouve. Le scepticisme le plus profond débute par un acte de foi.

Or, puisqu’il faut que nous choisissions, choisissons le mieux possible ! Et puisque la Croyance est la seule base de toutes les réalités, préférons Dieu. La Science aura beau m’expliquer à sa façon les lois de tel phénomène, je veux continuer, à ne voir, moi, dans ce phénomène, que ce qui peut M’AUG-