Page:Villiers de L'Isle-Adam - Tribulat Bonhomet, 1908.djvu/225

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manie, je résolus de le guérir ! de le sauver !

Et, pour diversifier et amuser en lui le démon de l’habitude, j’avais essayé de substituer dans sa boîte d’or, du nitrate d’argent, du sucre de réglisse, du chloroborate de « mercure », du charbon de terre, du phosphure de calcium, de la raclure de vieux souliers, de la soude caustique, de la poudre à canon et mille autres drogues inoffensives. Bref, j’eus, vraiment, pour lui les sollicitudes d’une mère. — Inutiles efforts ; il prisa tout d’un nez indifférent, aux cartilages blindés. — Néanmoins, je ne me tins pas pour battu. Décidé à le guérir par mon système d’homéopathie, — le seul sérieux pour qui n’a pas le bon sens oblitéré, — je m’enfermai dans le laboratoire de chimie.

Ce que l’ingéniosité humaine peut inventer en fait de fougueux sternutatoires et de révulsifs terribles, j’ai su le glisser en sa taba-