Cette page a été validée par deux contributeurs.
Le Commandeur, se mordant un peu les lèvres
Oh ! vous n’êtes seulement tenu qu’à révéler officiellement…
Axël, après un haussement d’épaules
Tout à l’heure, mon devoir était de restituer non seulement ce que je ne possède pas, mais ce dont l’existence même est incertaine ! À présent, — que, simplement, je révèle — et je suis absous.
Le comte d’Auërsperg, avant de forcer, d’un outrage direct, l’immédiat engagement des épées, s’est détourné vers les trois vétérans, sans doute pour quelque ordre définitif.
Soudain, les ayant regardés, il tressaille…
Certes, aux accents de l’éruptif réquisitoire du jeune seigneur, ils ont frémi d’une commotion sacrée et, dans le trouble de leurs entendements, ils ont, même, confondu, parfois, les sons de bronze de ce verbe avec les éclats de la foudre. — Le redoutable adversaire, aux yeux froids, au ton de spadassin, comme ils le haïssent ! Ah ! si forcené que puisse être le combat, tout à l’heure, ils sont pleins d’une aveugle foi dans la bonne issue victorieuse !… — Cependant, aux dernières paroles du commandeur, une ombre est tombée sur les loyales figures : une inquiétude, qu’ils n’osaient s’avouer depuis des années, vient de s’attester en leurs consciences demeurées droites et simples.
En effet, ce qui vient d’être dit, étant plus à la portée de l’humble rudesse de leurs jugements, leur paraît, quand même, cacher une vérité grave, — à laquelle, par respect pour l’infaillible et inviolable honneur du