Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/174

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détriment, de clore définitivement cette affaire par un arbitraire décret qui abroge, sans appel, jusqu’à mes droits d’accusateur, — je n’aurais désormais, en aucun cas, à lui faire part de plus ou moins chimériques hypothèses… qu’il n’a plus qualité pour entendre, qu’il s’est interdit lui-même d’écouter.

Le Commandeur

Vous héritez, envers tous, d’un devoir inaccompli !

Axël

Allons donc ! L’intégrité vous égare ! Au soldat mort pour son devoir — aucun État — et le mien, ici, moins que tout autre, il me semble ! — n’a rien à réclamer de plus. Accomplie ou non, la tâche est terminée : et l’enfant de ce soldat n’hérita jamais des affaires de service militaire du défunt.

Le Commandeur, entre de lourds bruits de tonnerre

Il est des cas exceptionnels, imprévus, où tout gentilhomme est tenu, par sa seule noblesse, d’en déférer à son roi, dont le jugement est, seul, sans appel.

Axël, d’une voix lente, grave et amère

On oublie qu’il a prononcé. Qui suis-je, au dire même du roi ? « Le rejeton de celui dont l’équivoque