Page:Villiers de L’Isle-Adam - Axël, 1890.djvu/49

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cevoir un Dieu auquel il voulût ressembler ! » — Sache donc réfréner l’orgueil de ta raison dérisoire. Quelle autre preuve chercher de Dieu, que dans la prière ? La Foi n’est-elle pas l’unique preuve de toute chose ? Aucune autre, fournie par les sens ou la raison, ne satisferait, tu le sais d’avance, ton esprit. Dès lors, à quoi bon même chercher ?… Croire, n’est-ce pas se projeter en l’objet de sa croyance et s’y réaliser soi-même ? Affirme comme tu es affirmée : va, c’est le plus sage !.. Ayant acquis, ensuite, par la prière, le sentiment de la présence de Dieu, tu t’en tiendras à cette sagesse ! Tu auras atteint, d’un coup d’ailes, ton espérance. — Alors que tu n’étais pas, hier enfin, Dieu crut bien en toi, puisque te voici, toute appelée hors du Nul par la Foi créatrice ! Rends-Lui donc l’écho de son appel ! À toi de croire en Lui ! À ton tour de Le créer en toi, de tout l’être de ta vie ! Tu es ici-bas non pour chercher des « preuves », mais pour témoigner si, par l’amour et par la foi, tu pèses le poids du salut.

Glas.

Écoute encore, pendant que la cloche des morts sonne pour toi. — Si chacun des Trois-Mystères, principes divins, n’apparaissait pas comme impossible et absurde à nos yeux d’argile et d’orgueil, quel mérite aurions-nous d’y croire ? Et, s’ils