Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/165

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cordon en fil d’acier, caché dans la boiserie, de telle sorte que la porte la plus éloignée, ouverte subitement par un visiteur, eût fait tomber sourdement un coup de timbre dans la chambre de Xoryl. Cette chambre se trouvait à deux pièces de distance de la chambre à coucher de la marchesa. Si, après défense expresse d’entrer dans ces appartements, et les tarchettes dans leurs écrous, un laquais, un intendant, un majordome, ou n’importe quel personnage diurne ou nocturne, se fût curieusement avisé d’y survenir et de forcer les portes (soit pour voler, épier, enlever, violenter ou assassiner, — quel autre dessein possible ?), la jolie enfant eût étendu la main vers deux boulons d’acier cachés dans la muraille, et, sans se déranger autrement, eût précipité l’intrus dans une oubliette de soixante pieds (oubliette qui était précisément, en partie, le contenu des murs sans fenêtres du rez-de-chaussée), eût-il été à l’autre extrémité de la façade. Une bande d’une douzaine d’individus n’aurait pas nécessité plus de frais, car le parquet s’entr’ouvrait tout à coup dans une étendue de plusieurs mètres sous toutes les portes à la fois.