Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les ameublements étaient rangés exprès d’une certaine manière pour éviter un désordre.

La chose, en soi, jetait une ombre de mort et de saisissement sur l’asiatique splendeur de ces longues draperies lamées, des dorures, des glaces et des tableaux, des lustres et des statues qui décoraient les grandes pièces somptueuses. Les constructions sur triple rang de solives soudées de fer apparaissaient brusquement, sous les lustres, dans les parois de l’ouverture ; une fois tombé là, c’était fini, Tullia ne tenant pas à ce que le secret fût connu. Obligée de choisir entre un coup de haute et basse justice, et l’imprudente éventualité d’un manque de réussite dans ce qu’elle avait résolu d’accomplir (ce qu’elle eût effectivement risqué, outre sa sécurité personnelle, en laissant partir vivants les curieux), elle s’en était remise à la fatalité : « Tu frapperas et tu rempliras comme ceci ma volonté, » avait-elle dit à Xoryl un certain soir. Et, la prenant par la main, elle l’avait guidée, aux lueurs d’un flambeau, dans les détours de ces cachots perdus ; elle l’avait fait descendre au plus profond des souterrains, et là, sombre et