Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/18

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cette cérémonie : on était recommandé, cela se devinait. — Mais pourquoi l’empressement du duc d’Esperia ? N’était-il pas sur l’âge ? — Une vieille dame, à petit comité, s’avisa d’insinuer, entre un sourire et une glace, que l’ambassadeur avait divinement connu la comtesse de Strally, du temps qu’elle habitait Florence, autrefois, — avant son mariage avec le margrave d’Anthas. Cela se dit, en italien. Une deuxième dame, également sur le retour, jugea naïf d’observer que le prince n’était point marié. Ces paroles comportaient une somme d’hésitations si profonde, que nul ne poursuivit. Quant au jeune homme, il continua la partie, simplement.

Rien de significatif ne fut avancé, comme de raison, après ce peu de mots.

Dans la soirée, il y eut encore deux fragments d’entretien, assez dignes de remarque, pour ce qu’ils devaient sous-entendre. Le nonce et la duchesse d’Esperia causaient seuls, d’une voix polie, depuis une minute :

— Et Votre Éminence y est allée ? disait la duchesse.