Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/19

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oh ! je suis sûr qu’Elle n’était pas au palais, répondit le nonce. Toutefois, comme il serait très-utile d’obtenir un auxiliaire de cette valeur, je laisserai peut-être un billet, samedi, dans le cas d’une nouvelle absence.

— C’est bien excessif, monseigneur.

Un sourire italien glissa faiblement sur les lèvres de Son Éminence, qui s’éloigna dans un léger salut.

Le prince Forsiani revenait.

Sur un regard indifférent de la duchesse d’Esperia :

— Je pars pour Naples demain dans la nuit, répondit-il d’un air affable, mais d’une voix pressée et très-basse. Je prendrai Wilhelm aux Casines, vers neuf heures du soir. L’entrevue est fixée à dix heures.

— Fixée !… Vous l’avez donc vue, cette belle invisible ?

— Dans le salon ducal, il y a dix minutes. Elle était seule avec Son Altesse royale et l’envoyé persan. Peu de secondes après, elle accepta ma main jusqu’à sa voiture. — Quelques mots ont suffi.