Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nent des coups d’État, et finissent par s’accepter, s’enchaîner et se mêler d’une manière à la fois simple et bizarre, avec la fluctuation générale. — Je vous prie, mon cher enfant, de ne point conclure de ceci que je ne suis pas chrétien. Ces circonstances ne touchent le dogme éternel en aucune manière, et, sans vouloir même sous-entendre les Alexandre VI, les Urbain V, les Jules II et le reste, il y en a, vous le savez, de beaucoup moins tolérables dans l’histoire universelle : une croyance qui, malgré tant de scandales, subsiste depuis tant de siècles, et trouve tous les jours des martyrs, prouve par cela qu’elle signifie quelque chose ; et cette bande d’escrocs, loin de servir d’arguments contre elle, démontre la solidité de son trône. Je racontais avec impartialité ; voilà tout.

— Merci, monseigneur, dit Wilhelm.

N’était-ce pas encore un singulier chrétien que M. l’ambassadeur ?

— Outre ces deux hommes de guerre, continua le prince Forsiani, notre marquise compte un bon nombre de noms illustres, inscrits au livre d’or de Venise et sur les annales d’Italie. Elle mène une