Page:Villiers de L’Isle-Adam - Isis, 1862.djvu/38

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vie de solitude, reçoit peu et voyage quelquefois. Elle est seule au monde, comme vous, mais depuis sept ou huit ans. Sa mère était une femme très-simple. De son vivant, je les ai vues sympathiser. La marquise n’en parle jamais, non plus que de sa famille : elle semble, chose assez surprenante, avoir oublié l’une et l’autre. Je sais qu’elle donne une grande part de sa fortune en aumônes : c’est de la bonté ; mais il y a dans sa vie, peut-être, des secrets moins ordinaires. Je ne la crois pas incapable de grandes actions. Puisse-t-elle, comme je l’espère, vous prendre en amitié !

Dix heures moins un quart sonnèrent au palais Pitti.

— Maintenant, Wilhelm, je vais vous donner quelques conseils pratiques ; vous les prendrez comme paroles d’un homme qui vous aime, et en qui bien des choses se sont finies. Je pars dans cinq ou six heures : je suis d’un âge où l’on peut douter de revoir ceux que l’on quitte… Il est de nécessité que je vous mette un peu sur vos gardes contre l’existence. En deux mots, voici la manière à suivre, si vous voulez arriver haut et vite, quoi qu’il