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96 ACTE TROISIEME Mr O’KEENE à un groupe On dit qu’il s’est passé à Boston des choses effrayantes ! Figurez- vous que... TOM BURNETT, hors de lui, à l’Officier

En retard ! Ah ! ça, mais c’est ma ruine ! Il 

n’y a pas de raison à ce que tout ceci finisse ! Taxez l’air que je respire ! Pourquoi ne m’ar- rêtez-vous pas au coin du bois, tout de suite ? N’ai-je vécu que pour voir ceci ? C’est bien la peine de travailler, de suer, de devenir un honnête homme ! Positivement, j’aime mieux les Mohawks. (Furieux, vers les femmes :) Oh ! Ce psaume ! . . . (Des singes se balancent aux lianes) Un ComaNCHE, à part, les regardant Pourquoi l’Homme- d’en- Haut plaça-t-il l’homme rouge au centre et les blancs tout autour ? MauD, tout d’une haleine, les yeux au ciel et montrant Tom Burnett Quelle éloquence l’Esprit-saint lui prête ! ensemble Tout le monde parle ensemble (Cet « Ensemble » ne doit pas durer une demi-minute à la scène. C’est l’un de ces moments de confusion où la foule prend elle-même la parole. C’est une explosion soudaine de tumulte où l’on ne distingue que les mots " dollars », « psaume », "En retard ! » « Babylonis", Laissez-le parler !" "Boston !» «Méridienne », etc. , mêlés à des aboiements, à des cris d’enfants, à des piaulements de perroquets. — Des singes effrayés se sauvent de branches en branches ; des oiseaux traversent le théâtre de côté et d’autre.) Le quaker Eadie, pendant une accalmie Quand on prélève sur leur bourse, ils comprennent tout de suite la Liberté.