Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/129

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LE NOUVEAU-MONDE il RUTH, à elle-même, avec mélancolie Hélas, j’ai mon serment, moi, sur cette croix de deuil !... MARY, bas, à Ruth Espère. Ne trouves-tu pas que c’est une heure sublime ?... MistreSS Andrews, à part, regardant Ruth Stephen hors d’atteinte : armes égales !... Je te plains, maintenant ! (Elle s’éloigne.) (Pendant ce dialogue les jeunes quakeresses ont circulé à travers l’as- semblée.) Maud, se relevant et les yeux étincelants Nous ne voulons plus rien de l’Angleterre ! N’est-ce pas, Jessy ? n’est-ce pas, Effie ! Hughella, Susannah, n’est-ce pas, sœurs ! Entre elle et nous, rien de commun, désormais... que les champs de bataille ! Hughella et les femmes Oui ! oui ! Jessy, avec un éclat de rire Nous filerons nos vêtements nous-mêmes ! Effie, grave et lui mettant la main sur l’épaule Celles du Connecticut ont donné l’exemple depuis six ans. Qu’elles soient fières ! MistreSS Noella, étendant les mains sur elles Moi, mes vieilles mains ne peuvent plus que vous bénir, ô jeunes filles ! Qui donc vous a transfigurées ? Jessy, Maud et Effie, montrant Washington Lui. Hughella Frères, comme on respire ici, maintenant ! C’est fini, nous sommes libres.