Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/157

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LU NOUVEAU-MONDE i3& Washington, à un Secrétaire d’état-major qui vient de s’appprocher de lui — Asseyez- vous , Hugh, et écrivez. L’Officier pose une lanterne sourde sur la table et déplie des papiers. SCENE VI WASHINGTON, FRANKLIN, STEPHEN, RUTH, LE LIEUTENANT HARRIS, QUATRE SOLDATS, MISTRESS AN- DREWS, immobile, à gauche, derrière les soldats et écoutant, les bras croisés, LE SECRÉTAIRE d’ÉTAT-MAJOR écrivant, impassible- ment, pendant toute la scène. Puis, à la fin, UN AIDE DE CAMIP. Washington, très-froidement Ashwell, j’ai voulu que nous fussions seuls. Voici l’heure de l’épreuve et du sacrifice. Regarde cette jeune femme. (Il montre Ruth : Elle t’a dit s’appeler Ruth Moore ? Elle s’est donnée, à tes yeux, pour une jeune fille ? En elle tu as béni la fiancée de ta foi ? (Un silence : il se lève :) — Eh bien ! c’est la femme de l’ennemi ! C’est l’épouse légitime de l’Envoyé-militaire du Parlement ! Elle s’appelle lady Cecil. Ruth, se levant, épouvantée Grand Dieu ! Je suis perdue ! (Stephen, en proie à une stupeur terrible, regarde Washington et Ruth comme sans comprendre les paroles précédentes.) Washington Stephen Ashwell, je n’accuse pas sans preuves et mes paroles sont pesantes. J’affirme que cette prétendue jeune fille n’est autre que la femme du lord comte Lionel Raleigh Cecil, pair d’Angleterre, délégué plénipotentiaire du roi George III contre nous, chef de l’ état-major ennemi.