Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/21

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LE NOUVEAU-MONDE Lady CECIL, se levant Ah ?... Elle va s’appuyer au balcon. — Et ces lumières, qui courent sur les flots ? DICK Ce sont les embarcations. Elles se rendent à bord du trois-mâts l'Espérance, qui lève l’ancre à minuit. Lady CECIL, languissamment Oui, je vois le navire, là-bas, à l’horizon ! DICK La France leur fournit de fins voiliers, madame la comtesse : celui-ci est de huit cents tonneaux et de quarante canons. Outre une assez forte compagnie de guerre, il porte des émigrants, avec leurs familles. Il attendait le vent du sud depuis six semaines, en avant du cap. Il est en vue d’aujourd’hui, seulement. Lady Cecil, à elle-même Ils partent !... (Haut.) — Rien de nouveau, ce soir, au châ- teau ? DICK Des voyageurs, des pèlerins, des tenanciers du lord comte sont venus demander l’hospitalité. Lady Cecil Qu’ils soient les bien-reçus au nom du Seigneur, afin qu’à leur départ ils accordent leur bénédiction à notre seuil !... Mary, qui a regardé lady Cecil depuis un instant Laissez-nous, Dick ; je veux vous préparer le thé moi- même, ma chère Ruth. Dick s’incline et se retire.