Page:Villiers de L’Isle-Adam - Le Nouveau-Monde, 1880.djvu/82

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64 ACTE DEUXIEME Ah !... que vois-je donc, là-bas ? — Oui. Je distingue aux lueurs des torches... Ce sont bien eux !... — Ils ont trouvé des embarcations ? — Ils vont !... Et c’est ce Français de malheur ! — Ah ! Dieu sombre !... Pourvu que ces bandits ne me tuent pas Stephen !... Elle pousse la porte violemment et sort de l’auberge. Changement à vue. Troisième Tableau : Le Combat naval La pleine mer. Nuit noire. De rares points rouges entre les nuages. Flots dans l’accalmie. A droite (et venant de biais vers le milieu de la scène, depuis le cinquième plan jusqu’à la hauteur du deuxième) la poupe d’un grand sloop de guerre et le pont jusqu’au mât unique, dont la voile est tendue et droite, masquant le reste du bâtiment. Sabords fermés. Tangage léger, d’abord, et qui augmente. Au pied du mât, Ruth, à genoux, accoudée, le front sur ses mains jointes, à un tas de cordages. Moscone, la face inquiète, un pistolet à la main, est debout auprès d’elle et regarde l’ombre. A la barre, en face d’eux, se tient Bob, une gourde à la main ; il boit à même de temps à autre. SCENE XI BOB, MOSCONE, RUTH, puis une VOIX du bord Bob Pas de vent. Moscone Ma, peccato ! nous ne marchons pas !... (Il regarde, puis sour- dement.) — Ah ! BOB, calme, après une gorgée de sa gourde Qu’est-ce donc, mon vieil ami ? Moscone, à voix basse Ton falot : — deux embarcations à l’arriére ! On nous poursuit.