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fève.

Gousses dressées ou courbées, larges, vertes, souvent aplaties, garnies intérieurement d’une sorte de duvet feutré, et renfermant de trois à huit grains de forme et de couleur variables. Ces gousses deviennent noires et fragiles à la maturité. Le volume du grain étant extrêmement différent d’une variété à l’autre, nous le ferons connaître à l’article particulier concernant chaque variété. Pour toutes, la durée germinative est de six années au moins.

Culture. — Les fèves se sèment communément en place à la sortie de l’hiver, c’est-à-dire vers la fin de février ou au commencement de mars ; elles préfèrent un sol riche, un peu frais et bien fumé, néanmoins elles peuvent réussir presque en tout terrain. Beaucoup de jardiniers sont dans l’usage de pincer l’extrémité des plantes au moment de la floraison. Autant que nous pouvons juger, cette opération est plutôt utile pour soustraire la planta aux attaques des pucerons que pour hâter ou augmenter la production. Il est avantageux de donner, quand on le peut, quelques binages aux fèves ; en général, la récolte en est faite avant qu’il soit nécessaire de les arroser. On peut également semer les fèves sous châssis dès le mois de janvier et les repiquer en place au bout d’un mois environ ; il n’est même pas impossible d’appliquer aux fèves, sous le climat de Paris, la culture d’hiver, qui est la règle générale dans tout le midi de l’Europe. Il faut pour cela semer à bonne exposition et en terre bien saine dès la fin d’octobre ou le commencement de novembre, et abriter pendant l’hiver les jeunes plants au moyen de châssis. Nous avons vu quelquefois suppléer avec succès à l’emploi des châssis, au moyen de cercles de tonneaux enfoncés en terre au-dessus des planches de fèves et formant une sorte de berceau servant à soutenir des paillassons qu’on y étendait pendant les fortes gelées. Cette culture convient particulièrement aux variétés naines ou demi-naines. Les plantes ainsi avancées produisent trois semaines au moins avant celles qui n’ont été semées qu’au printemps.

Usage. — On mange le grain cuit, vert ou sec ; dans le Midi, on mange quelquefois la cosse quand elle est encore toute jeune.



FÉVE DE MARAIS.


Synonyme : Fève grosse ordinaire.
Noms étrangers : angl. Large common field bean, Hang down long pod B.


Tige carrée, dressée, haute d’environ 0m,80, verte, mais presque toujours lavée de rouge ; feuilles composées habituellement de quatre ou cinq folioles ovales, d’un vert grisâtre. A la base de chaque feuille, la tige est entourée, sur les deux tiers de son pourtour, de deux larges stipules dentées, embrassantes et marquées d’une tache noirâtre. Fleurs réunies au nombre de cinq à huit, en grappes axillaires, dont la première se développe à la cinquième ou sixième feuille à compter du bas de la tige ; les fleurs sont assez grandes, blanches, marquées de stries brun foncé sur l’étendard, et d’une large macule d’un noir velouté sur chacune des ailes. Cosses souvent réunies par deux ou trois, se recourbant quelquefois quand elles sont développées, ou devenant pendantes par leur poids, d’autres fois restant tout à fait dressées. Elles sont larges de 0m,03 environ et longues de 0m,12 à 0m,15, et con-