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POMME DE TERRE.

toujours à l'état de boutons encore petits : quand elles s’ouvrent, elles sont d’une couleur lilas pâle bleuâtre.

Cette variété est la plus cultivée des pommes de terre jaunes rondes, aux environs de Paris ; elle est très productive, farineuse et d’excellente qualité. Plantée en avril, elle mûrit dans le courant du mois d’août.



POMME DE TERRE JAUNE RONDE HÂTIVE.
Synonyme : Pomme de terre de trois mois.


Cette variété peut être considérée comme une race un peu plus précoce de la Shaw ; les tubercules en sont habituellement plus ronds, avec des yeux un peu moins nombreux.

Elle diffère à peine de la pomme de terre Shaw par ses caractères de végétation ; les tiges, cependant, ne dépassent guère 0m,60 à 0m,70 ; les feuilles sont moins nombreuses et d’un vert un peu plus clair, celles du bout des tiges plus pâles et plus blondes que celles de la base. Les fleurs tombent à l’état de boutons.

Très jolie et excellente variété. Plantée en avril, elle est bonne à récolter dès les derniers jours de juillet.



POMME DE TERRE SEGONZAC.
Synonymes : Pomme de terre de la Saint-Jean, P. Saint-Jean.


Tubercule parfaitement semblable à celui de la P. de terre Shaw ; la légère différence qui existe entre ces deux variétés réside entièrement dans les caractères de végétation.

Tiges un peu plus fortes, à ramifications plus dressées et plus abondantes ; les folioles plus crispées et plus contournées. Un des caractères les plus constants de la P. de terre Segonzac, c’est qu’elle fleurit assez fréquemment. Les fleurs en sont assez petites et d’un gris bleuâtre.

Cette variété est extrêmement cultivée en France sous différents noms qui varient avec les provinces ; elle est fréquemment appelée P. de terre Saint-Jean ou de la Saint-Jean, quoiqu’elle ne soit réellement mûre que dans le courant du mois d’août.

Un des caractères les plus intéressants de cette pomme de terre, c’est son ancienneté dans les cultures et la persistance de sa fertilité et de sa vigueur malgré l’époque déjà ancienne de son introduction. C’est une opinion très répandue et probablement une idée juste en somme, que les variétés de pommes de terre, comme la plupart des autres formes obtenues par la culture, n’ont qu’une durée limitée ; qu’au bout de quinze, vingt ou trente ans au plus, elles s’affaiblissent, cessent d’être productives, et finalement s’éteignent d’elles-mêmes. Dans l’enquête ouverte en 1880 par le Parlement anglais sur la maladie des pommes de terre, cette opinion a été soutenue par des hommes d’une compétence incontestable. Nous croyons qu’il y a du vrai dans cette manière de voir; cependant il faut reconnaître que les P. de terre Shaw et Segonzac, vieilles l’une et l’antre de plus de soixante ans, forment à cette règle une exception remarquable, et une exception qui n’est pas unique.