Page:Vincent - George Sand et l amour.djvu/19

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ses désordres.[1]. N’était-elle pas excusable, cette femme jeune et belle, admirable par les qualités du cœur et de l’esprit, de se soustraire à cet affreux lien ? Le briser, c’était prendre son vol vers les hauteurs, reconquérir la liberté qui devait donner l’essor à son génie.

G. Sand avait fait fausse route en épousant M. Dudevant, soit. C’était, à la vérité, un honnête homme, bon, dévoué, mais d’intelligence et de sens moyens ; pas du tout un homme de génie, c’est certain[2]. Mais ceux qui lui succédèrent furent-ils plus heureux ? Ajasson

  1. Il est hors de doute, dit W. Karénine, que si Dudevant eut compris sa femme et lui eut été égal, s’il ne s’était pas manifesté, deux ans à peine après le mariage, grossier et brutal, le sentiment qui s’était éveillé en elle se serait probablement épanoui en un éclat splendide, aurait brûlé d’une flamme ardente. » (G. Sand, sa vie et ses œuvres, I, 238). M. Doumic est du même avis.
  2. Cf. George Sand et le Berry ; une petite étude sur M. Dudevant se trouve à l’appendice.