Page:Vinson - Légendes bouddhistes et djaïnas, tome 1, 1900.djvu/21

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forme de longs rectangles, qui serraient à l'écriture courante. On y gravait les caractères à l’aide d’un poinçon appelé éjuttâni « clou pour les lettres » ; les lignes y étaient tracées dans le sens de la longueur, en laissant à droite une marge pour le numérotage des feuilles, pour les titres ou les sommaires. Non loin des deux extrémités, on réservait au milieu de l'écriture un espace blanc où l’on perçait un trou rond. Quand les feuilles formant un ouvrage étaient assemblées, on passait dans les trous de gauche une ficelle dont une extrémité était attachée à une baguette qui était enfilée dans les trous de droite, de façon à maintenir le manuscrit, qu’on enfermait d’ailleurs entre deux planchettes de bois taillées exactement à la dimension des feuilles et perforées comme elles. Ces livres, ces manuscrits, sont appelés cuvadi, c’est-à-dire « trace, marque ». Le mot dont on se sert ordinairement pour traduire « livre » est un mot sanskrit, pustakam » chose ointe, peinte ». Nous avons vu tout à l’heure qu’une lettre, un caractère, s’appelle éjuttu ; « écrire » se rattache au même radical et se dit éjudu ; la racine primitive parait être « élever » qui