Page:Viollet-le-Duc, Histoire d une maison, 1873.djvu/53

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Nous avons les matières premières, nous avons des bras et de quoi les nourrir quelque temps. Ne nous laissons donc pas aller au découragement et à d’inutiles récriminations ; travaillons, nous n’en serons que mieux préparés si, dans un suprême effort, il faut recourir à tous, vieillards et enfants, pour défendre le sol. »

Mme de Gandelau, joignant ses instances à celles de son mari, il ne fut pas difficile de décider le grand cousin à venir s’établir au château. En effet, trois jours après, le grand cousin ayant été régler quelques affaires, revenait avec une ample provision de papier et d’instruments nécessaires à l’exécution des détails d’une bâtisse.

Il fallait attendre que le projet envoyé à la sœur de Paul revint approuvé ou amendé pour se mettre à l’œuvre. Il fut décidé que pendant cet intervalle, le grand cousin donnerait à Paul les premières notions de la construction d’une habitation, que ce cours serait fait le matin, et que dans l’après-midi notre architecte en herbe rédigerait la leçon, laquelle serait corrigée en famille le soir. Ainsi les journées devaient-elles être bien remplies.


Première leçon.

« Si vous le voulez bien, petit cousin, nous ferons nos leçons en nous promenant, et pour cause. »

Cette façon de procéder plut tout d’abord à M. Paul qui n’était pas habitué au lycée à cette manière d’enseigner. La perspective d’un cours fait entre quatre murs, rédigé entre quatre murs, corrigé entre quatre murs, ne lui avait pas semblé tout d’abord se concilier avec l’idée que l’on se fait à seize ans, des heures consacrées aux vacances, et bien que l’architecture lui parût une fort belle chose après ses pre