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tions, ce qui était hors d’usage ; il restait donc de A en B niveau de la corniche, une élévation de mur commandée par la pose de la charpente ; on perça ce mur en C par une galerie à jour ou fermée par un mur mince, destinée alors, soit à donner de l’air sous les combles, soit à former comme un chemin de ronde allégeant les constructions inférieures. Cette disposition, inspirée par un calcul de constructeur, devint un motif de décoration dans quelques monuments religieux de la France. Au XIIe siècle la partie supérieure des murs de la nef de la cathédrale d’Autun, fermée par une voûte en berceau ogival renforcée d’arcs-doubleaux, fut décorée par une arcature aveugle extérieure qui remplit cette surélévation nue des maçonneries, bien que par le fait elle ne soit d’aucune utilité ; elle n’était placée là que pour occuper les yeux, et comme une tradition des galeries à jour des édifices romans des bords du Rhin.


Cette arcature (15) a cela de particulier qu’elle est, comme forme, une imitation des galeries ou chemins de ronde des deux portes antiques existant encore dans cette ville (portes de Saint-André et d’Arrou). Il faut croire que ce motif fut très-goûté alors, car il fut répété à satiété dans la cathédrale d’Autun et dans les églises de Beaune et de Saulieu qui ne sont que des imitations de cet édifice, ainsi que dans un grand nombre de petites églises du Mâconnais et de la haute Bourgogne. À l’extérieur des absides, les arcatures romanes sont prodiguées dans les édifices religieux du Languedoc, de la Provence, et particulièrement de la Saintonge, du Poitou et du Berry. On voit encore une belle ceinture d’arcatures alternativement aveugles ou percées de fenêtres à l’extérieur du triforium de l’église ronde de Neuvy-Saint-Sépulcre (Indre), XIe siècle (voy. Sépulcre). Ce système d’arcatures encadrant des fenêtres est adopté en Auvergne à l’extérieur des absides, dans les parties supérieures des nefs et des pignons des transsepts ; en voici un exemple tiré du bras de croix nord de l’église Saint-Étienne de Nevers, élevée au XIe siècle sur le plan