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transformations que celles des portails ; le plein cintre persiste dans les archivoltes des portes ; on le voit encore employé jusque vers la fin du XIIIe siècle pour les baies d’une dimension médiocre, alors que la courbe en tiers-point domine partout sans mélange (voy. Porte).


archivoltes des fenêtres. Elles restent plein cintre jusque pendant le XIIIe siècle dans les provinces méridionales et du centre ; adoptent la courbe en tiers-point dans l’Île-de-France vers le milieu du XIIe siècle. Dans la Normandie, la Bourgogne, la Picardie et la Champagne, de 1200 à 1220 environ (voy. Fenêtre). Elles sont généralement, pendant la période ogivale, immédiatement posées sous le formeret des voûtes et se confondent même parfois avec lui ; exemples : cathédrales d’Amiens, de Beauvais, de Troyes, de Reims, etc.


arc-doubleau. arc-ogive. arc-formeret. L’arc-doubleau est l’arc qui partant d’une pile à l’autre dans les édifices voûtés, forme comme un nerf saillant sous les berceaux (33), ou sépare deux voûtes d’arêtes. Nous donnons ici le plan d’une voûte d’arête afin de désigner par leurs noms les différents arcs qui la composent (34).

Soient EF, GH, les deux murs ; AB, CD, sont les arcs-doubleaux ; AD, CB, les arcs-ogives ; AC, BD, les arcs-formerets. Les voûtes sont construites en berceau jusque vers le commencement du XIIe siècle ; les arcs-doubleaux alors se composent d’un ou deux rangs de claveaux le plus souvent sans moulures ni ornements (35).

Quelquefois les arcs-doubleaux affectent en coupe la forme d’un demi-cylindre comme dans la crypte de l’église Saint-Eutrope de Saintes (36). Les nefs de la cathédrale d’Autun, des églises de Beaune et de Saulieu, qui datent de la première moitié du XIIe siècle, sont voûtées en berceau ogival, les arcs-