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Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 2.djvu/244

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régissait les corps de métiers. Il n’était pas possible de voir alors des magasins de débitants occuper un jour de vastes espaces, puis disparaître tout à coup, laissant une longue liste de mauvaises créances sur la place, et, dans toute une ville, des marchandises défectueuses ou falsifiées. Nous n’avons pas à discuter, dans cet ouvrage, sur ces matières étrangères à notre sujet ; nous voulions seulement faire ressortir, en quelques mots, le caractère des anciens magasins de nos villes marchandes, afin qu’en passant on ne jette pas un coup d’œil trop méprisant sur ces petites devantures de boutique qui, tout étroites et simples qu’elles soient, ont abrité des fortunes patientes, laborieuses, ont vu croître et se développer la prospérité des classes moyennes.

BOUTISSE, s. f. On entend par ce mot des pierres de taille qui, de distance en distance, prennent toute l’épaisseur d’un mur, et relient ses deux parements extérieur et intérieur. Quand un mur ne se compose pas seulement de pierres faisant parpaing (c’est-à-dire portant toutes l’épaisseur du mur), soit parce qu’on ne peut disposer de matériaux d’un volume assez gros, soit par économie, on l’élève au moyen de carreaux de pierre reliés de distance en distance par des boutisses ; on dit alors un mur construit en carraudages et boutisses. La pierre A (1) est une boutisse (voy. Construction).

BOUTON, s. m. On entend désigner par ce mot un ornement de sculpture qui figure un bouton de fleur. Le bouton est fréquemment employé dans la décoration architecturale pendant le XIIe siècle et au commencement du XIIIe. Il est destiné à décorer les gorges qui séparent des baguettes ou des boudins dans les bandeaux et les arcs ; les boutons sont réunis comme les grains d’un chapelet, ou espacés, simples ou