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constructeurs ; les lits et joints en mortier ont une épaisseur égale à celle des briques, c’est-à-dire 0,034. Ces briques présentent, à l’extérieur, leur petit côté, qui n’a que 0,12 c., et leur grand côté, de 0,24 c., forme queue dans le mur. La fig. 1 fait voir comment sont montés ces parements briquetés[1].

Pendant la renaissance, les constructions de pierre et brique mélangées jouirent d’une grande faveur ; on obtenait ainsi, à peu de frais, des parements variés de couleur, dans lesquels l’œil distingue facilement les parties solides de la bâtisse, des remplissages. Les exemples de ces sortes de constructions abondent. Il nous suffira de citer l’aile de Louis XII du château de Blois, certaines parties du château de Fontainebleau, et le célèbre château de Madrid, bâti par François Ier, près Paris, où la terre cuite émaillée venait se marier avec la pierre, et présenter à l’extérieur une inaltérable et splendide peinture[2]. Tout le monde sait quel parti Bernard de Palissy sut tirer de la terre cuite émaillée. De son temps, les

  1. M. Millet, architecte, à qui nous devons ces renseignements sur les briques du Bourbonnais, reconnaît que les briquetages avec lits épais de mortier ont une force extraordinaire ; cela doit être. La brique, étant très-âpre et poreuse, absorbe une grande quantité d’eau ; lorsqu’elle se trouve séparée par des lits minces de mortier, elle a bientôt desséché ceux-ci, et nous n’avons pas besoin de rappeler que les mortiers, pour conserver leur force, doivent contenir, à l’état permanent, une quantité assez notable d’eau.
  2. Quelques fragments de ces terres cuites émaillées, du château de Madrid, sont déposés au musée de Cluny.