Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 2.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[cat]
— 388 —

listes occupent les angles des ébrasements[1]. On voit s’élever, sur les deux pieds-droits, à la droite du Christ, les vierges sages ; à la gauche, les vierges folles[2] ; au-dessous d’elles, un arbre feuillu, auquel sont suspendues des lampes, du côté des vierges sages ; du côté des folles, un arbre mort frappé d’une cognée[3]. Le linteau, qui ferme la porte au-dessus du trumeau, représente la résurrection, le pèsement des âmes et la séparation des élus des damnés. Au-dessus, dans le tympan, le Christ au jour du jugement, nu, montrant ses plaies ; des anges tiennent les instruments de la Passion ; la Vierge et saint Jean à genoux implorent le divin Juge[4]. Dans les voussures, des anges[5] ; à la gauche du Christ, les supplices des damnés ; à la droite, les élus ; puis les martyrs, les confesseurs, les vierges martyres, les rois, les patriarches, ou des prophètes, quelquefois un arbre de Jessé[6]. Des deux côtés de la porte, l’Église et la Synagogue[7]. Le trumeau de l’une des deux portes latérales est occupé par la statue de la Vierge tenant l’enfant Jésus[8] ; ses pieds portent sur le serpent à tête de femme. Sur le socle est sculptée la création de l’homme et de la femme, et l’histoire de la tentation[9]. Sur la tête de la Vierge, et lui servant de dais, l’arche d’alliance, soutenue par des anges[10]. Des deux côtés, dans les ébrasements, les rois Mages, l’Annonciation, la Visitation, la Circoncision, David[11]. Sur le linteau de la porte, on voit les rois et les prophètes[12], ou Moïse et Aaron et des prophètes[13]. Au-dessus, la mort de la Vierge[14] ou son ensevelissement par les apôtres et l’enlèvement de son corps par les anges[15]. Dans le tympan, son couronnement[16]. Les voussures contiennent des anges, les rois ancêtres de la Vierge, et les prophètes qui ont annoncé sa venue[17]. La troisième porte est ordinairement réservée au saint patron du diocèse ; à Amiens, c’est saint Firmin qui occupe le trumeau ; des deux côtés, dans les ébrasements, viennent les représentants de l’ordre religieux dans l’ancienne et la nouvelle loi ; Aaron, Melchisedech et l’Ange ; les premiers prêtres martyrs, saint Étienne, saint Denis, etc. ; quelquefois des saints vénérés dans la localité, comme sainte Ulphe, saint Honoré et saint Salve à Amiens. Les linteaux et tympans de ces portes, consacrées au saint patron du diocèse, contiennent sa légende et l’histoire de la translation de ses reliques[18]. Sur les soubassements ou les pieds-droits de l’une de ces portes latérales sont sculptés, en bas-relief, un zodiaque et les travaux de l’année[19]. À Amiens, sur les faces des contreforts, en avant des trois portes, sont posées les statues des prophètes, et, au-dessous, les prophéties dans des médaillons ; c’est comme une sorte de prologue aux scènes sculptées

  1. Paris.
  2. Paris, Amiens, Sens.
  3. Amiens
  4. Paris, Amiens, Reims, Chartres.
  5. Paris, Amiens, Reims, Chartres.
  6. Amiens.
  7. Paris.
  8. À Paris, la Vierge est à la porte de gauche, en regardant le portail ; à Amiens, à la porte de droite.
  9. Paris, Amiens.
  10. Idem.
  11. Amiens, Reims.
  12. Paris.
  13. Amiens.
  14. Paris.
  15. Amiens, Senlis.
  16. Paris, Amiens, Senlis, Reims.
  17. Amiens.
  18. Reims, portail septentrional ; Amiens ; Paris, Meaux, portail méridional.
  19. Paris, Reims, Amiens.