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à Nuremberg. Dans la fortification moderne même, les Allemands n’ont pas renoncé aux tours isolées, bâties, de distance en distance, en arrière des ouvrages extérieurs.


À la Rochelle, pendant les sièges que cette ville eut à subir à la fin du XVIe siècle, des cavaliers en terre d’une grande importance furent élevés en arrière des anciennes enceintes, et, étant armés de pièces à longue portée, firent beaucoup de mal aux assiégeants.

Les cavaliers tiennent lieu aussi, dans certains cas, de traverses, c’est-à-dire que leur élévation au-dessus des courtines et des bastions empêche l’artillerie des assiégeants d’enfiler des ouvrages dominés du dehors ; ou bien, comme à Saint-Omer encore, au XVIIe siècle, du côté de la porte Sainte-Croix (3), ils commandent au loin des plaines s’abaissant vers les abords d’une place, et forcent l’assiégeant à ne commencer ses travaux d’approche qu’à une grande distance. Ce cavalier de la porte Sainte-Croix de Saint-Omer se composait d’une haute batterie semi-circulaire revêtue A, protégée par un fossé plein d’eau : elle doublait les feux du saillant E C de la ville le plus facilement attaquable, et, au moyen du fossé qui