Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 2.djvu/408

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[cha]
— 405 —

effet, dans la salle basse de la tour en face ; on passait une barre de fer dans le dernier chaînon, et, du dehors, il n’était plus possible de détendre la chaîne. La fig. 1 explique cette manœuvre très-simple.

CHAÎNE (de pierre). Dans la bâtisse on désigne, par chaînes, des piles formées d’assises de pierre ou de matériaux résistants se reliant aux maçonneries et ne présentant pas de saillies sur le nu des murs. On ne trouve que rarement ce procédé employé dans les constructions du moyen âge. Quand les murs sont en maçonnerie ordinaire, et qu’on veut les renforcer par des points d’appui espacés plus résistants, la chaîne de pierre forme presque toujours une saillie extérieure, et prend alors le nom de contrefort. Cependant les constructions rurales, militaires ou civiles, bâties avec économie présentent quelquefois des chaînes de pierre noyées dans les murs et ne portant pas une saillie à l’extérieur, mais formant un pilastre intérieur pour porter une poutre, une charge quelconque. Alors, pour économiser les matériaux et pour éviter les évidements, ces chaînes sont appareillées et posées ainsi que l’indique la fig. 1 ; les pierres A formant boutisse, les pierres B parement exté-