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Mais, au XIIIe siècle, quand les ordres prêcheurs se furent établis pour combattre l’hérésie et expliquer au peuple les vérités du christianisme, la prédication devint un besoin auquel les dispositions architectoniques des édifices religieux durent obéir. Pour remplir exactement ces conditions, les dominicains, les jacobins entre autres, bâtirent des églises à deux nefs, l’une étant réservée pour le chœur des religieux et le service divin, l’autre pour la prédication (voy. Architecture Monastique, fig. 24 et 24 bis). Alors les chaires devinrent fixes et entrèrent dans la construction. Elles formaient comme un balcon saillant à l’intérieur de l’église, porté en encorbellement, accompagné d’une niche prise aux dépens du mur, et ordinairement éclairée par de petites fenêtres ; on y montait par un escalier pratiqué dans l’épaisseur de la construction. La nef sud de la grande église du couvent des jacobins de Toulouse possédait, à son extrémité occidentale, une chaire de ce genre à laquelle on montait par un escalier s’ouvrant en dehors de l’église dans le petit cloître ; nous en avons vu encore les traces, quoique la saillie du cul-de-lampe eût été coupée et la niche bouchée.


C’est ainsi qu’étaient disposées les chaires des réfectoires des monastères, destinées