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à la base du pignon de la petite église de Belloy près Beaumont ; c’est une suite de colonnettes doriques surmontées d’une corniche à denticules avec soffites sculptés entre les chapiteaux.

À Saint-Eustache de Paris, on voit des balustrades formées de petits pilastres doriques ou composites séparés par des arcades portées sur des pieds-droits avec leurs impostes[1]. Mais cette succession de lignes verticales données par les colonnettes ou pilastres rapprochés prenait trop d’importance dans l’ensemble de la décoration, et avait l’inconvénient de rappeler en petit les grandes divisions et décorations de l’architecture alors en honneur ; c’était là un défaut majeur, qui ne manqua pas de frapper les architectes de la renaissance ; on voulut rendre aux balustrades leur échelle, et pour que les colonnettes formant la partie principale de leur décoration ne parussent pas un diminutif des ordres de l’architecture, on leur donna un galbe particulier, qui les fait ressembler à un potelet de bois tourné au tour. Les profils de ces supports se divisent en bagues, gorges, panses, etc. Quelquefois même

  1. Voy. L’Église Saint-Eustache à Paris, par Victor Calliat. Paris, 1850.