Page:Viollet-le-Duc - Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, 1854-1868, tome 3.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[charpente]
— 46 —

la Normandie ou la Picardie ont possédé des charpentes de combles élevées conformément au système anglo-normand, ce qui est possible, elles ne sont pas parvenues jusqu’à nos jours. Nous trouvons cependant, près de Maubeuge, dans la petite église de Hargnies (Nord), une charpente dont la combinaison se rattache aux deux systèmes anglo-normand et français. Cette charpente est, ou plutôt était dépourvue d’entraits, car, vers le milieu du XVIe siècle, des tirants furent posés de deux en deux fermes sous les arbalétriers.


Les fermes-maîtresses, dont nous donnons le profil en A (34 bis), reposent sur de forts blochets B ; elles se composent de deux courbes C s’assemblant à l’extrémité inférieure du poinçon D, d’arbalétriers E courbes eux-mêmes à leur point de rencontre avec le poinçon, afin de trouver des assemblages solides indiqués dans le détail M. La courbe et l’arbalétrier sont bridés à la tangente, au moyen de deux petites moises F dont le détail N explique la forme et les attaches. Sous les arbalétriers sont chevillés et assemblés à mi-bois deux cours d’entre-toises ou pannes G dans lesquelles viennent s’assembler des croix de Saint-André inclinées suivant la pente du chevronnage, et figurés en I dans la coupe