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permettaient la manœuvre circulaire. Le nez C de cette grue dépassait l’aplomb de la grande corniche D à l’extérieur. Comme sur les talus de cette corniche s’élevaient quatre pinacles P, il fallait que la flèche de la grue pût se relever pour passer au droit de ces pinacles. Cette flèche pivotait donc sur un tourillon G, et était ramenée à son inclinaison, puis arrêtée à la queue par la traverse F et par un boulon I. Le détail K présente cette grue de face du côté du treuil. Mais il fallait que les charpentiers pussent, à l’extérieur, assembler les pièces que cette grue péchait et enlevait par les ouvertures des créneaux. Un échafaud en bascule, indiqué en L en profil et en L′ de face, permettait d’avoir un premier pont M au droit de chaque créneau et au niveau des moises basses du hourdage, et un second pont N, en contre-bas, pour pouvoir poser les patins sur les consoles et assembler les poteaux inclinés dans ces patins.


Des ouvriers à cheval sur le sommet des talus de la corniche pouvaient facilement assembler les chevrons entre eux et régler le plan de chaque ferme. Ainsi, de l’intérieur du donjon, l’opération entière de la pose des hourds pouvait se faire en peu de temps et sans exiger d’autres échafauds que ces petits planchers en bascule établis en dehors de chaque créneau, d’autres engins que cette grue, manœuvrant circu-